JUSTE UN PETIT CHIEN...
Quand tu rentreras
Dans la maison du travail,
Je l’aurai désertée.
Je pars, je m’en vais
Je te quitte …
Quand tu rentreras
Comme une mécanique
Avec ta grosse clef
Plantée dans la tête,
Peut être réussiras-tu
A te rendre compte
Du temps qui s’écoule
Inexorablement
Quand on est seul à l’écouter …
Je n’ai aucune peine à partir,
Je compte les jours
Qui me rendent ma vie.
Je laisserai derrière moi
Quelques signes
Qui te diront
Que quelqu’un est passé par ici,
Des traces pour expliquer
Les jolies choses de la vie,
Pour adoucir les heures mornes :
Un décor planté,
Afin que les murs vides
Respirent la présence,
Deux ou trois petits voyages
Que je t’ai forcé d’entreprendre
Parce que tu ne voyais jamais
L’urgence
De laisser enfin derrière nous …
La maison du travail.
Deux ou trois petits voyages
Où enfin nos yeux
Regardaient à l’unisson
Même si, nos cœurs
N’étaient jamais au diapason …
Un jardin, je te laisse un jardin …
Quelqu’un m’a dit
Pourquoi tant de travail
Pour un ticket sans retour ?
Je n’ai pas répondu que c’était
Mon cadeau de départ.
Je n’ai pas dit les heures passées
Pour le rendre accueillant,
Pour qu’enfin tu remarques
La vraie beauté des choses …
Ephémères cependant
Puisque si personne
N’en prend soin,
Son monde se flétrira
A tout jamais …
Moi, je pars, je m’en vais,
Je te quitte
Quand tu rentreras
Seul,
Dans ta maison du travail
Ce ne sera quand même,
Pas tout a fait une prison …
Je te laisse … un petit chien,
Et j’emporte l’autre …
Eve, le 4 mai 2006